Des organisations de l’agriculture familiale et des réseaux de recherche réunis à Derio (Espagne) les 4 et 5 octobre ont élaboré une série d’activités afin de promouvoir la place de l’agriculture familiale au centre de la recherche.
Pendant deux jours, des organisations telles que l’ AFA, COPROFAM, PDRR, PIFON, PROPAC et ESAFF se sont réunies dans la ville de Derio, au Pays Basque, en Espagne, pour concevoir un ensemble d’activités visant à favoriser une plus grande collaboration entre les centres de recherche et les organisations de l’agriculture familiale, en promouvant ce qui se dénomme recherche participative et co-innovation. Agrinovia et Prolinnova ont également apporté leur expérience aux discussions. Les actions approuvées seront développées en 2023 dans le cadre du Forum global sur la recherche et l’innovation agricoles (GFAR), un espace réunissant 900 acteurs liés à la recherche agricole.
Les actions identifiées s’inscrivent dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour l’agriculture familiale (DNUAF) et visent à ce que les systèmes de recherche et d’innovation soient au service du développement inclusif et résilient des agriculteurs et agricultrices familiaux dans la perspective de la réalisation des ODD.
Au cours des deux jours de discussion, une première analyse a été présentée, identifiant plusieurs collaborations entre différentes organisations agraires, centres de recherche et universités, réalisée à partir d’entretiens avec des acteurs régionaux et nationaux. A également été présentée une analyse de la participation des centres de recherche, de l’innovation et des universités aux processus qui sont promus dans le cadre de la DNUAF, notamment via leur participation aux 45 Comités nationaux de l’agriculture familiale existants.
A été rappelé l’intérêt d’impliquer les organisations de l’agriculture familiale dans la gouvernance de la recherche, dans l’établissement d’alliances à long terme et dans la co-construction de solutions traditionnelles ou innovantes, mais toujours adaptées aux contextes et besoins locaux. Il a été souligné que toute la recherche agricole devrait se focaliser sur la génération d’un impact politique, technique, social, économique et environnemental positif sur les moyens de subsistance des agriculteurs et agricultrices familiaux, aujourd’hui et à l’avenir, au bénéfice de la société dans son ensemble.
La nécessité de plaider en faveur de ce type de recherche publique, en augmentant les budgets qui lui sont consacrés a été soulignée. Les organisations présentes ont signalé que la recherche participative nécessite une connaissance et une reconnaissance mutuelles, ainsi que la collaboration de toutes les parties prenantes tout au long du cycle de recherche, avec un accent particulier mis sur la garantie d’une participation active et effective des agriculteurs et agricultrices familiaux. Il est également essentiel de valoriser les connaissances de toutes les parties prenantes, de développer les capacités et de renforcer tous les acteurs, maximisant l’impact généré.
Cette rencontre a permis d’identifier une série de bonnes expériences de collaboration entre les centres de recherche publics et les organisations d’agriculteurs et d’agricultrices, et même des recherches menées par les agriculteurs et agricultrices eux-mêmes, qui seront largement documentées au cours de l’année à venir. En outre, des actions de plaidoyer et de promotion de ces approches seront développées dans certains espaces régionaux, en assurant une collaboration efficace entre la communauté des chercheurs et chercheuses, les bailleurs de fonds et les organisations d’agriculture familiale tout au long du cycle de recherche (analyse/diagnostic de la situation initiale, définition de l’agenda et planification, identification des solutions, développement, mise en œuvre et accompagnement, suivi et évaluation).