Les défis mondiaux en matière de climat, d’énergie et d’alimentation intensifient les difficultés auxquelles les agriculteurs et agricultrices familiaux sont confrontés au quotidien.
Des représentants d’organisations de l’agriculture familiale des 5 continents se sont réunis à Derio (Bizkaia) pour discuter des “Réponses de l’agriculture familiale aux défis actuels en matière de climat, d’énergie et d’alimentation”. La rencontre, qui s’est tenue le 6 octobre, a été organisée par le Forum rural mondial avec le soutien du Conseil de la province de Biscaye.
La réunion a offert un espace de dialogue entre les dirigeants et dirigeantes agricoles sur les réponses à apporter aux défis actuels des systèmes alimentaires et de l’agriculture familiale ainsi qu’une réflexion sur les opportunités à saisir dans un contexte où l’agriculture familiale fait l’objet d’une attention croissante et qui se développe dans le cadre de la Décennie des Nations unies pour l’agriculture familiale 2019-2028.
Martín Uriarte, Président du Forum Rural Mondial, a ouvert la session auprès d’Arantza Atutxa, Directrice Générale de l’Agriculture du Conseil Provincial de Bizkaia, qui a déclaré que “l’agriculture familiale est la formule la plus flexible et durable pour faire face aux crises actuelles”.
“Grâce au renforcement de l’agriculture familiale et à l’alliance entre les différents acteurs, il est possible d’avancer simultanément dans les agendas sociaux, économiques et environnementaux“. Martin Uriarte, WRF
Lors de l’événement, à travers les témoignages des leaders de l’agriculture familiale, il a été reconnu que les différentes crises – qui se superposent et sont interconnectées – auxquelles elles et ils sont confrontés ont un impact direct sur la rentabilité et la durabilité de l’agriculture familiale. Ces crises comprennent, bien sûr, la crise climatique mondiale – avec un impact majeur sur la production, du Pacifique à l’Europe -, la crise économique résultant de la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine. Ces crises mondiales interagissent avec les conditions sociales, économiques et environnementales propres à chaque région.
Les représentants de PIFON (Pacific Islands Farmers’ Organisations Network), de PROPAC (Central African Farmers’ Organisations), de l’UPA (Spanish Small Farmers’ Union), de l’UAGA (Alava Farmers’ Union) et de l’ENBA Gipuzkoa (Farmers’ Union of the Basque Country) se sont accordés pour souligner la résilience de l’agriculture familiale face aux crises actuelles, mais aussi la nécessité d’établir des politiques et des mesures publiques pour aider les agriculteurs et agricultrices familiaux à y faire face.
L’échange a également permis de constater que, bien que ces crises touchent tous les agriculteurs et agricultrices familiaux à différentes échelles, elles ont un impact plus important sur les femmes, qui sont le pilier fondamental de la sécurité alimentaire et des économies rurales.
Dans ce sens, des représentants et représentantes de REFACOF (Réseau des femmes africaines pour la gestion communautaire des forêts), de l’AFA (Association des agriculteurs asiatiques), du PDRR (Programme régional de dialogue rural pour l’Amérique centrale et la République dominicaine) et de l’ENBA Bizkaia ont participé en réaffirmant que le rôle des femmes dans l’agriculture familiale est particulièrement important pour la sécurité alimentaire et que le renforcement de leur énorme potentiel est essentiel pour faire face aux impacts des crises.
Cependant, bien qu’il s’agisse de celle qui souffre le plus des conséquences de ces crises, il a été souligné que l’agriculture familiale est la pierre angulaire du développement ainsi qu’un “bien public mondial qui doit être renforcé” (selon les mots de Gabriel Ferrero, président du Comité mondial de la sécurité alimentaire).
La réunion a ainsi mis en évidence le rôle clé de l’agriculture familiale, au niveau local et mondial, dans la transformation des systèmes agroalimentaires pour les rendre plus durables, inclusifs, résilients et viables, et la nécessité de soutenir les agriculteurs et agricultrices familiaux en assurant leur viabilité économique et en s’appuyant sur des politiques et mesures publiques pour les soutenir dans les situations de crise.
Il est nécessaire de réfléchir aux interventions spécifiques qui doivent être conçues pour atténuer les impacts des crises. En plus de cela, il est également essentiel à l’heure actuelle de renforcer la résilience et le développement des agriculteurs et agricultrices familiaux en les positionnant dans la transformation et l’adaptation des systèmes agroalimentaires.